« Le souvenir de l’Algérie des années 1990 »

« L’attentat contre Charlie Hebdo a fait remonter en moi les souvenirs des heures sombres de l’Algérie au début des années 1990 », se souvient Michael von Graffenried, présent à Paris mercredi au moment du drame. Au lendemain de l’interruption du processus électoral en décembre 1991, le photographe suisse a couvert le basculement du pays dans le chaos. Et la persécution des journalistes, des photographes, des intellectuels devenus la cible du terrorisme islamiste. « A Alger, tout a démarré comme à Paris hier. Par des assassinats ciblés. Pour faire taire. Mais aujourd’hui, ce sont des Français qui ont commis ces crimes.» . « Au coeur de Paris, les terroristes sont parvenus à tuer douze personnes sans être arrêter. C’est un énorme succès pour eux. Le monde entier parle d’eux. Cela fait partie de leur propagande» . Le photographe rappelle que « quatre vingt dix journalistes sont morts en quelques années en Algérie . Il y a alors eu peu de réactions dans les pays occidentaux. Aujourd’hui c’est différent parceque cela se passe chez nous. C’est bien de voir la société se mobiliser mais cela devrait aussi nous faire réfléchir. Il n’ y pas deux catégories d’ humains ni de journalistes» En savoir plus sur www.lemonde.fr


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« Ahmed Merabet »

Ahmed Merabet, 42 ans, était agent de police. Membre de la brigade VTT du commissariat du 11e arrondissement de Paris, il patrouillait dans la zone quand, Boulevard Richard Lenoir, il a croisé la route des assaillants qui quittaient les locaux de Charlie Hebdo. Des échanges de coups de feu ont eu lieu. D'abord grièvement atteint par un tir, le policier s'est écroulé sur un trottoir. Toujours conscient, il a supplié l'un des agresseurs qui l'a tué à bout portant sans aucune hésitation, avant de prendre la fuite à bord d'une Citroën C3 noire. Le prénom d'Ahmed Merabet est devenu un mot-clé sur Twitter: #JesuisAhmed est moins populaire que #JesuisCharlie, certes, mais il est utilisé par de nombreux internautes. Pour rendre hommage au policier, bien sûr. Pour souligner le fait qu'il était musulman, aussi, et qu'il faut éviter tout amalgame entre la tragédie de mercredi et la stigmatisation de l'islam dans son ensemble En savoir plus sur lexpress.fr


«On va continuer à dessiner »

répondent les caricaturistes algériens après l’attentat contre Charlie Hebdo

Ebranlés par l’attentat terroriste qui a frappé leurs confrères de Charlie Heddo, les caricaturistes algériens expriment leur douleur et leur colère. En signe de deuil, Amine Labter, caricaturiste au quotidien Le Soir d’Algérie, a publié un dessin tout noir, barré seulement du logo de Charlie Hebdo. « J’étais bouleversé, je ne me sentais pas de dessiner. J’ai voulu leur rendre hommage et montrer ma solidarité envers les familles et les proches des victimes. On ne peut pas répondre à un coup de crayon par un coup de balle.» En dernière page du quotidien Liberté, Ali Dilem montre un homme à terre, écrivant avec son sang sur le mur : « les cons m’ont tuer ». Durement touchée par le terrorisme islamiste dans les années 1990, l’Algérie a perdu de nombreux journalistes qui ont payé de leur vie leur liberté d’expression. « Je croyais en avoir fini avec ces tragédies. Je viens d’un pays qui a connu cette terreur pendant plus d’une décennie, pour que des gens comme moi puissent continuer à dessiner, à s’exprimer. » En 1994, Dilem, menacé par les terroristes islamistes se rend à Paris « pour respirer un peu». C’est là qu’il fait la rencontre des dessinateurs de Charlie. « Parfois, je pensais renoncer à exercer mon métier, je pensais que c’était trop cher payé de risquer sa vie pour un dessin. Mais eux m’ont donné envie de continuer, ils m’ont montré que j’avais une utilité. » En savoir plus sur www.lemonde.fr

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VIDEO. Attaque à «Charlie Hebdo»: La famille d'Ahmed Merabet appelle à éviter les «amalgames»

«Ahmed était très fier de s'appeler de représenter la police française et de défendre les valeurs de la République. A force de détermination, il a obtenu son diplôme. Ses collègues le décrivent comme un homme d'action passionné». Il avait la volonté de veiller sur sa maman depuis la disparition de son père. Dévasté ces actes barbares, nous nous associons aux familles de victime», a expliqué, des sanglots dans la voix, l'un des membres de sa famille, ce samedi, lors d'une conférence de presse à Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis). «Il ne faut pas mélanger les extrémistes et les musulmans» «Arrêtez de faire des amalgames, de déclencher des guerres, de brûler des mosquées ou des synagogues», a déclaré un membre de la famille. «Je m'adresse à tous les racistes, islamophobes et antisémites: il ne faut pas mélanger les extrémistes et les musulmans», a-t-il ajouté. «Vous vous attaquez aux gens, ça ne nous ramènera pas nos morts et ça n'apaisera pas nos familles».